le soleil monte doucement dans le ciel. le silence plane sur l'horizon à part quelques notes que produisent des moineaux. un ciel d'automne avec ces feuilles mélancoliques aux tons bruns et jaunes. une saison parmi tant d'autres. le paysage est accueillant, reposant. et pourtant, le monde n'a jamais été aussi chaotique que ses dernières années. tapis dans l'ombre d'un meuble, l'innocent enfant pleure en silence avec la main de sa sœur sur sa bouche. ils errent de maison en maison à la recherche d'une cachette pour chaque nuit. elle n'a à peine seize ans et elle doit prendre soin de la seule personne qui lui reste : son petit-frère. ils frappent contre la porte. encore et encore. « Ferme les yeux, Joshua.» murmure-t-elle doucement contre son oreille. le petit garçon ne perd pas une seule seconde et écoute sa sœur. elle a peur, pourtant elle sent ce besoin de ne pas le montrer. elle doit être celle qui est forte. celle qui pourtant a réussi à les garder en vie malgré tous les drames et tous ses cadavres sur pattes. elle serre très fort le petit poignard qu'elle garde dans sa main. la porte cède. ils avancent en amas, se poussant les uns contre les autres. armée, elle se sent prête dans un souffle, elle pousse son frère vers l'arrière de la maison. elle en perd à l'haleine ne lâchant pas la main de son frère pour courir. encore et encore. toujours la même habitude courir pour leur échapper. le vent frappe leurs visages d'enfants. elle a beau savoir qu'ils sont n'importe où. elle ne voit pas celui qui attrape le bras de Joshua. elle crit. elle fait tout le nécessaire mais ce zombie a bien plus de force qu'un enfant de neuf ans. il mort dans le bras de Joshua sous le hurlement de celui-ci. elle se sent impuissante. elle reste immobile une seconde afin d'avoir cet afflux de force pour enfoncer son couteau dans l'œil du zombie. elle attrape son frère le portant dans ses bras. elle sait que ça ne sert à rien, qu'elle devra s'en séparer. mais elle n'a pas le courage. elle n'a pas le courage de rester seule. à bout de force, elle trouve refuge dans un petit coin. elle pose son petit frère sur le sol qui a du mal à respirer. elle reste près de lui en lui tenant la main jusqu'à qu'il pousse son dernier souffle. face à ce corps sans vie, elle sait qu'elle n'a plus qu'une chose à faire. « Pardonne-moi d'avoir pas été à la hauteur.» les larmes roulent sur ses joues. elle pose le bandana -qu'elle garde toujours au poignet- sur la tête de son frère. elle se lève, prend cette barre qu'elle trouve à ces pieds puis elle l'abat sur son crâne en pleurant. une enfant ne devrait pas avoir à affronter ce genre de situation. pourtant, elle n'a pas le choix. elle veut vivre et pour cela, elle doit continuer.


le monde n'est plus le même. c'est un véritable enfer où tout le monde se bat pour sa survie, pour essayer de vivre une journée de plus. peut-être que mourir serait la meilleure solution, baisser les bras et ne plus croire au retour de l'espèce humaine. une solution de facilité que les survivants laissent de côté. ils veulent croire à un antidote, à un endroit où il pourrait reformer une civilisation. croire, c'est déjà un bon début...